Name |
Natacha Amal |
Height |
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Naionality |
French |
Date of Birth |
4 July 1968, |
Place of Birth |
Paris, France |
Famous for |
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Au Conservatoire de Bruxelles, où elle a terminé ses études de comédienne, ses professeurs ne savaient que conseiller à cette splendide gorgone de vingt ans, les cheveux aussi amples que son talent, le regard aussi profond que son mystère.
Un Premier Prix en poche, Natacha choisit le théâtre classique. On eut dit un instant qu'il l'attendait, tant les rôles les plus ambitieux, les plus difficiles se succédèrent : Molière et Shakespeare soufflèrent sur l'encore petite voile de l'esquif de la candidate slave qui, du Plat Pays de Jacques Brel où elle avait fait ses classes au Palais de Chaillot sous la direction deJérôme Savary traça très vite un sillage d'incarnations : « Vendredi » dans l'oeuvre de Michel Tournier, le rôle-titre dans « Phèdre » de Racine. Elle n'avait pas vingt cinq ans qu'elle avait déjà la biographie d'une grande actrice. Les aventures théâtrales les plus variées des Beaumarchais, Lauzier, Delarivey avec Jean Marie Villégier, Jérôme Savary, Pierre Mondy, Jean-Luc Moreau, Robert Hossein.
Son secret ? Peut-être ce cocktail d'ethnies mélangées : Maroc, Russie, Pologne, Ecosse, Suède. Mais attention, gare à qui voudra la
« récupérer » au nom d'un quelconque patriotisme. Elle ne parle pas polonais ni marocain, elle n'aime que la Russie d'avant Staline, celle de ses aïeuls aristocrates tsaristes, le whisky écossais n'a guère ses faveurs et elle apprécie trop la lumière et la chaleur pour se sentir suédoise. Pas un seul ancêtre ne provient de la même latitude. Si elle n'a pas une goutte de sang belge dans ses veines, elle se sent bien au pays de Verhaeren, quand elle a le temps d'y aller. La France est son pays, pour le travail, la culture et... le vin. Autant que l'Italie et le Japon pour leurs gastronomies. Et les Seychelles pour leurs beautés.
D'autres mystères ? Sa voix. Cette voix qui «soprane» jusqu'aux basses. Ou encore sa beauté, qu'elle dit «soulignée car non spontanée».
Elle dégage surtout un tempérament de feu, parfois aux limites de la violence, surtout quand aboient les idéologies extrémistes, les « ainsi-soit-il », les guerres, les dieux racistes. Mais si un esprit ou un ange, qu'il soit homme, femme ou animal vient se blottir dans sa bulle d'amour, sa fougue se pare de douceur généreuse.
Alors, sa seule rigueur visible reste le métier d'actrice qu'elle pratique comme une ouvrière d'usine, sans compter les efforts et les heures. Pour tenir le coup : le rire et des instants de méditations bouddhistes tibétaines.
Ses modèles au théâtre : Jacqueline Maillan et Maria Pacôme. Ses « Pygmalions » : André Debaar, Albert André Lheureux, Yves Larec, Jean marie Villégier, Jérôme Savary, Pierre Mondy et au-delà de la tendresse, Robert Hossein.
Mais il y eut les erreurs, qui vont la conduirent loin, outre Atlantique. Ces errances qui sont autant de louvoiements, de tempêtes essuyées, de « pots au noir » interminables.
Danseuse, serveuse, vestiaire, elle vivra l'Amérique côté cour, puis d'amis en soirées
« jet-set », fréquentera les stars. Prince lui écrira, la recevra chez lui. New York deviendra sa capitale de cour. Pendant ce temps, Paris l'oubliera. Paris oublie vite. Quand elle revient de son « dream », le théâtre la boude déjà. Alors, se jouant des traîtrises, elle fait son cinéma avec Tonie Marshall, Philippe de Broca, Ariel Zeitoun, Florence Strauss, Peter Greeneway. Et la télévision où elle apparaît, en « guest », dans toutes les séries du moment : Navarro, Nestor Burma, Julie Lescaut puis la rencontre avec Yves Renier qui concrétisera douze années de fiançailles à l'écran dans
« Commissaire Moulin ». L'heureuse rencontre avec Takis Candilis pour « Femmes de loi », où elle prolonge l'amitié avec Ingrid Chauvin. Que de bonheur pour si peu de choses : une bonne ambiance, une série qui cartonne et tant d'envie encore. Envie du cinéma de Jean-Jacques Annaud, de Patrice Leconte, de Claude Chabrol. Envie de films « d'époque », de costumes, de belles phrases. Envie de rire, de faire rire, d'adoucir les larmes. Retrouver Robert Hossein sur scène. Y emmener Ingrid, et quelques amitiés qui se perdent si on ne les entretient pas, jouer les mots écrits par l'homme de sa vie, peut-être, un jour. Il n'est d'ailleurs guère que les comédies américaines qu'elle
« gobe » en quantité et les plongées sous-marines sur les barrières de corail du monde équatorial qui détournent de temps en temps son attention de sa boulimie de jouer. Car pour cette fleur qui n'éclôt ni de la lumière des projecteurs, ni de la pénombre des oubliés, il n'est de soleil que celui du bonheur d'un public.